La transformation digitale s’impose comme une nécessité pour les organisations souhaitant prospérer à l’ère du numérique. Une étude de Cegid/IDC montre d’ailleurs que depuis 2020, plus de la moitié des entreprises ont initié un processus de transformation numérique. Néanmoins, ce processus nécessite d’adopter une approche adaptée pour se déployer efficacement. À ce titre, les méthodes agiles s’avèrent particulièrement indiquées pour piloter le changement. Examinons les raisons profondes de cette symbiose fructueuse.
Une méthode agile désigne une approche itérative axée sur la collaboration entre les différentes parties prenantes d’un projet. Concrètement, le travail s’organise par cycles courts de développement, les sprints. Au terme de chaque sprint, une version opérationnelle du produit voit le jour.
Cette approche diffère des méthodes en cascade traditionnelles par sa capacité à s’adapter rapidement aux besoins changeants des utilisateurs. De fait, la validation des fonctionnalités se fait au fil des livraisons, permettant d’intégrer facilement les ajustements nécessaires. Parmi les méthodes agiles phares, Scrum s’impose comme un cadre de référence. Il structure le projet en sprints successifs menés par une équipe pluridisciplinaire autonome. La communication permanente au sein de l’équipe et avec le client autorise une grande réactivité.
Le cycle de vie d’un projet agile s’articule autour de cinq phases essentielles :
Cette première étape vise à établir les fondations du projet. Elle commence par la définition des objectifs business et fonctionnels en accord avec le client. Sur cette base, l’équipe projet est constituée en réunissant les compétences nécessaires : développeurs, testeurs, chef de projet…
Les besoins utilisateurs sont ensuite identifiés et priorisés selon leur valeur ajoutée pour le client. Cela permet de planifier les fonctionnalités à développer dans les premiers sprints, en commençant par les plus critiques. Enfin, le périmètre et le planning global sont définis sous la forme d’une roadmap de livraison des fonctionnalités.
Cette étape précède chaque sprint pour en définir précisément le contenu. L’équipe sélectionne parmi les fonctionnalités priorisées celles qui peuvent être développées dans le sprint à venir. Pour cela, elle s’appuie sur la vélocité, indicateur qui mesure sa capacité de production. Le client valide que les fonctionnalités correspondent bien à ses attentes actuelles.
Une fois le périmètre du sprint défini, l’équipe prévoit la répartition des tâches : qui fera quoi et quand. Les développeurs estiment le temps nécessaire à chaque tâche. Enfin, un objectif mesurable est fixé pour le sprint (nombre de fonctionnalités livrées par exemple).
Pendant cette phase, l’équipe construit de manière collaborative les fonctionnalités prévues lors de la planification. Elle est autonome pour s’auto-organiser selon ses méthodes de travail, dans le respect du cadre agile.
Des rituels quotidiens comme le standup meeting permettent de coordonner l’avancement. Les développeurs travaillent en binôme et recourent fréquemment à l’intégration continue pour fusionner leurs codes. Des tests automatisés vérifient la non-régression du logiciel à chaque mise à jour.
À l’issue du sprint, l’équipe livre une version opérationnelle intégrant les nouvelles fonctionnalités développées et testées. Cette version fait l’objet d’une démonstration au client, qui valide leur adéquation à ses attentes actuelles.
Sur la base de l’expérience utilisateur et du feedback client, des corrections et améliorations peuvent être intégrées rapidement dans la version. Une fois validée, cette version incrémentale est déployée en production pour une utilisation réelle par les utilisateurs finaux.
Cette ultime étape advient lorsque le logiciel arrive en fin de vie et doit être progressivement retiré de la production et mis hors service.
Plusieurs scénarios peuvent conduire à ce retrait. Le plus courant : le lancement d’une nouvelle version majeure rendant obsolète l’ancienne. Celle-ci n’étant plus maintenue, les clients sont informés de sa mise hors service prochaine et accompagnés vers la migration.
Le retrait peut également survenir si le logiciel ne s’avère plus rentable économiquement. Les clients sont alors notifiés de son abandon progressif et orientés vers des solutions alternatives.
Dans tous les cas, la fin de vie implique l’arrêt du support et des mises à jour du produit. L’équipe se focalise désormais sur le maintien en conditions opérationnelles et la transition des clients vers de nouvelles solutions.
Trois raisons majeures plaident pour cette alliance vertueuse.
Tout d’abord, la transformation digitale impose un rythme de changement exponentiel aux PME. Les technologies et les usages évoluent à une vitesse foudroyante. Pour suivre ces mutations perpétuelles, les entreprises doivent gagner en agilité sous peine de devenir rapidement obsolètes. À ce titre, les méthodes agiles leur apportent la capacité d’adaptation nécessaire.
Par ailleurs, le développement logiciel agile repose sur des livraisons fréquentes de versions opérationnelles. Cette solution disruptive permet de faire tester rapidement les fonctionnalités par les utilisateurs finaux. Leurs retours d’expérience nourrissent des améliorations continues du produit. On identifie ainsi au plus tôt d’éventuelles fausses routes pour y remédier.
En outre, la communication permanente entre toutes les parties prenantes, qu’elles soient externes ou internes au projet, confère une forte réactivité. Les attentes du marché sont captées en temps réel pour faire évoluer le produit en conséquence.
En définitive, les méthodes agiles conjuguent rapidité d’exécution et capacité d’adaptation face à un environnement en perpétuel mouvement. Cette agilité s’avère indispensable pour mener à bien la transformation digitale des organisations. L’alliance des deux approches génère une puissante dynamique évolutive. Les organisations qui sauront adopter ce tandem gagnant tireront un avantage concurrentiel décisif. Elles pourront se mouvoir avec aisance sur le terrain remuant du digital pour toujours rester en phase avec les attentes du marché. Réactivité et proactivité deviendront leurs maîtres-mots.